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Libération
Interview

«C'est un procès en perversité""

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Suite à des essais, trois actrices ont déposé plainte pour «harcèlement» et «agressions sexuelles» contre le cinéaste Jean-Claude Brisseau. Qui se défend, arguant d'une méthode de travail.
publié le 11 février 2005 à 0h29

En janvier 2003, Jean-Claude Brisseau, 60 ans, l'un des meilleurs cinéastes français, est placé quarante-huit heures en garde à vue. Les gendarmes saisissent les cassettes d'essais vidéo de trois films de lui, l'Ange noir (1994), Choses secrètes (2002) et Portraits nus, projet en préproduction avec Paulo Branco. Les cassettes, la plupart «érotiques», sont des bouts d'essai tournés avec des actrices pour les nombreuses scènes de sexe d'un réalisateur qui, frontalement, met l'«émoi sexuel» au coeur de ses films. Une actrice ayant participé à ces essais a déposé plainte contre le cinéaste, rejointe depuis par deux autres plaignantes (lire page suivante). Deux ans plus tard, le tribunal correctionnel de Paris fait comparaître Brisseau pour «harcèlements, escroqueries, agressions sexuelles par personne ayant autorité» sur de jeunes actrices. Aujourd'hui, le tribunal tient audience pour déterminer la date du procès, et le réalisateur de Noces blanches s'explique.

Qu'y a-t-il sur vos cassettes saisies par la justice ?

Ce sont des essais érotiques avec des actrices qui m'intéressaient pour mes films récents, où le plaisir féminin est au centre de la représentation. Filmées seules, ou à deux, elles se masturbent, doivent atteindre ou mimer un orgasme en se caressant. Cela dure entre un quart d'heure et une demi-heure, filmé en vidéo ou avec un Caméscope. Evidemment, les actrices engagées pour ces essais savent exactement sur quoi nous travaillons et le font de leur propre volonté.

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