La faconde provocatrice de Philippe Parent (56 ans) est inversement proportionnelle à la force cosy-tranquille de sa galerie, rue de Bourgogne. Sa commode Rondin (1999), en chêne, éclaire bien la démarche de cet ensemblier et architecte d'intérieur: s'appuyer sur les métiers d'art pour créer un meuble à la ligne inédite, intemporelle. Mais son excitation de l'heure, ce n'est pas de vanter ses pièces. Il a plus à coeur d'expliquer son engagement pour la haute facture, regroupement qu'il attendait depuis longtemps. Il y voit «une salutaire réaction à la chapelle design créée par les médias depuis vingt ans, aux dépens des arts décoratifs. Le design de meuble et d'objets arrive à sa fin, il n'est plus que copie. Les designers d'aujourd'hui ne créent que des prototypes, ce sont des peintres du dimanche. Le design ne vise aucun confort, ne s'intéresse pas aux consommateurs. Impossible de rester assis ou allongé sur la Video Lounge de Christophe Pillet. C'est une chaise à regarder!».
C'est sans langue de bois. Seul le design industriel intégré dans l'entreprise garde un sens pour lui. Cet ancien élève de l'école Boulle, enseignant par ailleurs au Strate College, s'amuse. Il connaît bien le design, l'a apprécié et défendu dans sa jeunesse. «Le design a eu le mérite d'inventer des produits à prix abordable pour le plus grand nombre. Mais personne n'a égalé la chaise longue des Eames de 1956! Ni la Panton! Il y a vingt ans, je n'ai plus supporté, je me suis mis à détester les lampes A