Les gazettes sont unanimes : avec son premier album indie hybridé disco-punk, Bloc Party va casser la baraque. Des deux côtés de la Manche, Silent Alarm, disponible aujourd'hui, est attendu comme le messie par une presse à genoux qui fait de ces quatre Londoniens dépareillés de nouveaux Franz Ferdinand on a vu plus original. Formé en 2002, le groupe, moyenne d'âge 25 ans, se compose de Russell Lissack, guitariste brit pop à mèche ; Matt Tong, batteur survitaminé aux allures de nerd ; Gordon Moakes (28 ans, le doyen), bassiste à l'anglaise, et Kele Okereke, chanteur-guitariste black à la voix androgyne, quelque part entre Damon Albarn, Robert Smith et le John Lydon de Public Image.
La machine s'est emballée au printemps, dès le premier maxi: Banquet, ultraréférencé années 80, fait s'envoler les superlatifs. Trois minutes vingt de punk-funk enlevé qui tournent bientôt en boucle sur MTV. La rumeur raconte que le buzz a été lancé par les Ecossais de Franz Ferdinand eux-mêmes, qui auraient passé le titre lors d'une soirée. En huit mois et trois singles encensés, la bande s'est aussi taillé une jolie réputation avec des concerts incendiaires comme au dernier festival automnal des Inrocks et son chanteur a été invité sur le disque des Chemical Brothers. L'album annoncé, Bloc Party fournit les gros titres de médias si déchaînés qu'ils en oublient de noter que les morceaux, bien fichus et dansants, n'ont rien de follement original.
Aujourd'hui, Kele Okereke tente tant bien que ma