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Libération
Critique

Fertile Ground s'enracine dans le jazz

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publié le 17 février 2005 à 0h37

envoyée spéciale à Londres

Ils n'ont ni clips diffusés à la télé, ni doubles pages dans la presse, ni même de titres tournant en radio. Mais au Jazz Café de Londres, tout le monde connaît leur répertoire. Originaire de Baltimore aux Etats-Unis, Fertile Ground est en passe de devenir une des «dernières sensations» de la scène soul jazz, avec seulement deux albums en production indépendante.

A Londres ­ où ils jouaient il y a quelques jours, avant leur passage à Paris ce soir ­, devant une salle comble, la chanteuse, Navasha Daya, sorte de prêtresse à mi-chemin entre chamane et griotte, demande au public, dès le premier morceau, de chanter le refrain de Livin' in the Light, extrait du dernier CD, intitulé Black is.... Un hommage au «Black is Beautiful» des mouvements noirs des années 60. Les 800 personnes de l'assistance s'exécutent, trouvant immédiatement la bonne intonation.

Distribué en Europe par un petit label de Brighton, ce septuor mené à la baguette par le pianiste James Collins réussit une symbiose parfaite entre l'afro-beat, le jazz, la soul et le funk. Ils se sentent proches des Belges de Zap Mama et des Nubians françaises, mais récusent l'appellation nu soul, préférant se définir comme de jeunes Earth Wind & Fire.

Seule la chanteuse, habillée en boubou, avec plumes et grigris indiens, suggère l'excentricité du groupe des années 70.

D'origine cherokee, cree, et descendante d'esclaves noirs, elle prétend ainsi invoquer l'esprit de ses ancêtres afin «qu'ils [leur] apporten