Les déçus des clubs de sport racontent presque tous la lutte pour un tapis de sol, les «petits couloirs glauques avec du monde partout», la/le prof «qui se la joue». L'obligation de prendre sa douche en public, les complexes à peine camouflés par la serviette. L'odeur, «mélange de caoutchouc, de transpiration et d'humidité», arrive en tête de tous les griefs. Fragance virile, triste, qui renvoie tous les nuls en gym à leur solitude, planquée au fond des vestiaires, juste avant que le prof ne les humilie pour leur enchaînement. C'est justement pour lutter contre tous ces menus désagréments qu'est née l'Usine, il y a tout juste un mois. Comme une claque au sport beauf, comme «de la soie au prix du coton», dixit l'un des patrons.
Thé vert, fauteuils en cuir. Avant-guerre, l'Usine, c'était une vraie fabrique, les Huileries de Fécamp. C'était aussi, il n'y a pas si longtemps, la base arrière des ouvriers chargés des travaux du Crédit Lyonnais, ravagé par un incendie. Aujourd'hui, ce sont 1 600 mètres carrés de douceur sportive, où l'on se presse, malgré des tarifs «pas donnés» (1 200 euros, la carte annuelle ou 190 euros par mois). Sans doute pour apercevoir John Galliano, entraîné, entre autres, par l'un des coaches de la maison.
De l'extérieur, on dirait un grand hôtel, juste un peu plus contemporain que le quatre-étoiles d'en face. A l'intérieur, du bois, du béton ciré, de la pierre apparente. Dans le hall, il y a des tapis en coco, des fauteuils en cuir et les sièges rouges the