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Libération

Pirates sous licence

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publié le 18 février 2005 à 0h38

Tous ceux que les débats engagés autour des questions du piratage de la musique et du cinéma intéressent peuvent trouver un éclairage paradoxal en exposant ces mêmes questions à la lumière du jeu vidéo. Dans ce drôle de monde-là, en effet, se développe une certaine licence concernant un aspect particulier du piratage : le «modding», tiré du verbe modify (modifier), par lequel certains joueurs détournent, transforment, convertissent et interprètent un jeu à partir de son code source (avec des outils parfois fournis par les développeurs). Des jeux comme Doom ou Half Life premières moutures doivent une large part de leur pérennité et de leur popularité à ce trafic toléré avec la plus haute bienveillance. Le «modding», en permettant à un jeu d'être réapproprié, prolonge sa longévité au-delà de celle prévue par les développeurs, et meuble utilement le vide qui précède la prochaine mouture officielle : dans le cas de Half Life, non seulement ses développeurs ont encouragé le «modding», mais ils en ont étudié de près toutes les formes pour concevoir Half life 2

«Les modders ont considérablement favorisé les ventes de Half Life», expliquait récemment le directeur marketing de Valve Software, qui produit le jeu (1). Avant même la sortie de l'opus 2, cette compagnie sollicitait les meilleurs bidouilleurs pour leur faire tester et anticiper les modifications possibles... Même entrain chez Vivendi Universal Games, où le moteur d'un titre phare attendu pour l'hiver prochain, Tribes : Veng