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Critique

Une vague culture

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Musique, films, graphisme, le «surf art» existe-t-il ? Retour aux origines à l'occasion de l'expo photo du pionnier John Severson.
publié le 18 février 2005 à 0h38

Dites «culture surf». Immanquablement, on vous ressortira les Beach Boys et les chemises hawaïennes. Les plus snobs citeront la planche signée Dior, les suiveurs parleront des bottes Ugg (destinées à l'origine aux surfeurs sortant de l'eau transis) et les plus jeunes réciteront la liste de leurs marques de glisse fétiches. L'exposition chez Colette des photos du pionnier John Severson (lire page suivante) est sans doute le comble du chic (ou de la récupération), mais elle rappelle ce que beaucoup ont tendance à oublier : ce sport fut, avant tout, un mode de vie. Ingrédient essentiel de la contre-culture californienne des années 60, le surf annonçait les sports de glisse modernes comme le skate et le snowboard. Ces derniers sont d'ailleurs tout autant, sinon plus, guettés par la branchitude et l'industrie ­ des kids de Larry Clark à l'offensive de Nike sur les chaussures de skate. Petit tour d'horizon.

Musique. Les tubes des Brian Wilson, les douces mélodies de Jack Johnson ou les guitares hawaïennes des Pixies : s'agit-il de ce qu'on appelle la surf music, ou musique surf ? Née vers 1961, la surf music, combinaison de rockabilly et de blues, rythmée par une solide guitare électrique, était souvent pratiquée par des non-surfeurs. Prenez les Beach Boys (qui surfaient un peu, mais pas tant que ça). Pour Gibus de Soultrait, cofondateur du magazine français Surf Session, ils n'ont jamais été d'authentiques ambassadeurs des vagues : «Pas une fois, dans les magazines de surf des ann