C'est un comble : 9 Songs manque de chair. Quoi de plus paradoxal, en effet, qu'un film qui entend montrer le sexe de la manière la plus frontale possible et qui, au final, pèche par manque d'enjeu autre que théorique, tel un exercice de style impuissant à transcender son postulat censément audacieux... Reste, à travers la rencontre très physique entre une étudiante américaine et un baroudeur anglais, cette curiosité que forme l'alternance métronomique de scènes d'amour sans équivoque et d'images de concerts où défile la fine fleur de la scène rock actuelle (BRMC, Franz Ferdinand, The Von Bondies), plus quelques plans de l'Antarctique et deux ou trois rails de coke pour faire le joint. Derrière tout ça plus le débat fatal autour de l'interdiction aux moins de 18 ans fourni en prime , on trouve Michael Winterbottom, quadra anglais séduisant et loquace qui tourne (trop) vite des films dont le dénominateur commun semble précisément de n'en avoir aucun (Jude, Wonderland, Welcome to Sarajevo, In This World). De passage à Paris (une poignée d'interviews, une avant-première, une teuf dans un club et bye bye) mi-février, le cinéaste plaide sa cause.
Peut-on filmer le sexe comme une situation ordinaire ?
C'est du moins ce qu'on a essayé de faire. Présenter deux personnes qui s'aiment, sans rien de métaphorique. Au contraire, on cherchait à être le plus authentique possible, en évitant toute forme d'exotisme, en ne cherchant pas à créer une quelconque dramaturgie, qui serait allée pa