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Libération
Critique

La griffe du dragon

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A l'heure où les joailliers européens se déploient sur le marché chinois, Qeelin, une marque née à Hongkong, tente sa chance en France. Histoire d'un chassé-croisé dans le monde du luxe.
publié le 25 mars 2005 à 1h08

C'est l'an dernier, lors de la clôture du Festival de Cannes, qu'une mystérieuse marque baptisée «Qeelin» fit son apparition. Suspendu à l'oreille de celle qui fut sacrée meilleure actrice 2004, Maggie Cheung, un pendentif en forme de «huit» intrigua les paparazzi. Presque un an plus tard, le patron et designer de cette marque, le Hongkongais Dennis Chan, organisait une réception dans un restaurant parisien chic. Entre Adriana Karembeu, Olivier Picasso, Christophe Girard et une Maggie Cheung fort discrète, il présentait ses colliers, pendentifs et autres boutons de manchettes à la presse française. Pour Qeelin, l'ambition est affichée : imposer sa joaillerie de luxe en Europe via des points de vente ultra-sélectifs ­ qui sont, pour l'instant en France, Colette et le Bon Marché ­ avant de conquérir la Chine.

Le monde à l'envers ? Depuis quelques années, en effet, la Chine communiste représente le nouvel Eldorado des marques de luxe mondiales, et notamment hexagonales. Ce territoire, où une partie de la population s'avère avide de consommation, le consultant de marques Brice Auckenthaler le qualifie même d'«hyper-Occident» (lire page III). D'après Elisabeth Ponsolle des Portes, déléguée générale du Comité Colbert (qui regroupe 68 griffes de luxe d'ici), le marché chinois représente «de 2 à 9 % du chiffre d'affaires des maisons de luxe françaises». Selon elle, qui accueille justement une trentaine de journalistes chinois cette semaine pour leur faire découvrir le savoir-faire he