Il n'y a rien à voir à la galerie kreo ! D'ailleurs, on peut très bien rater les deux premières Etagères de Martin Szekely. Seule la troisième, au fond, assemblage d'aluminium sombre, s'avance, changeante selon les jeux de lumière, selon le point de vue. Ces Etagères viennent rappeler une fois de plus qu'on ne peut pas définir Martin Szekely par ce qu'il fait, mais par ce qu'il ne fait plus : dessiner. Depuis dix ans, après une rupture totale avec son travail si sculpté et si expressif la collection de meubles Pi , il resserre l'économie dans laquelle il inscrit sa recherche. Lui donnant sans cesse d'autres possibles, dans la quasi-disparition, et la reformulation des icônes.
Ces Etagères, l'usage et la construction en ont déterminé la silhouette. Pour que ces simples réceptacles à livres et objets, ces simples croisements de lignes horizontales et verticales tiennent debout, Szekely a quand même dû concevoir des contreventements. Juste un petit triangle, qu'il a réduit au minimum, comme la matière l'aluminium léger utilisé dans l'aéronautique. Le squelette de l'étagère s'est imposé. Son rythme aussi, puisque les contreventements sont obligatoirement décalés. L'étagère peut ainsi monter ou descendre, seule, aérienne. A hauteur de bras d'homme. «Elle est en position d'autarcie et d'autonomie, écrit le critique Christian Schlatter, face à celui qui prétendait s'arroger le droit illusoire de la dessiner.» Vérification avec Martin Szekely.
Après Six constructions en 2002, des