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Libération
Interview

Génie « next gen »

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publié le 8 avril 2005 à 1h36

Le métier de game designer est l'un des plus mystérieux du monde. Ceux-là mêmes qu'il concerne sont bien en peine de se mettre d'accord sur une définition : travail projectif, conceptuel et créatif mais relevant aussi de compétences d'ingénieur, le game design est l'indéfinissable processus par lequel s'élabore le jeu vidéo. Au Japon, le statut de game designer est incomparablement valorisé et reconnu. Les plus célèbres et respectés de ces inventeurs sont aujourd'hui les véritables pop stars de la culture numérique nippone. Difficile d'établir des classements mais il est légitime de considérer que la triade Miyamoto-Kojima-Aonuma domine l'élite actuelle des game designers japonais. Juste derrière, cependant, la génération suivante piaffe avec éclat. Parmi les plus prometteurs, le nom de Hiroyuki Kobayashi figure en tête de liste, surtout depuis qu'est sorti son dernier fait d'armes : Resident Evil 4 (Libération du 18 mars), choc critique et scopique de la saison.

La réussite de ce titre, qui prend pourtant totalement à rebours le joueur en commençant par fracasser tous les dogmes d'une série mondialement populaire, est d'autant plus remarquable qu'elle couronne des années de galère : enlisé, annulé, reporté, entièrement refondu à mi-parcours et finalement radicalement transformé, cet épisode 4 a été l'objet des plus alarmistes rumeurs. Le game designer Hiroyuki Kobayashi, son concepteur en chef et producer, a bien voulu revenir (par e-mail) sur les conditions de son élaborati