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Libération
Critique

Esprit de vengeance

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publié le 22 avril 2005 à 1h53

Au Festival de Cannes 2004, où il reçut le Grand Prix, Park Chan-wook expliquait avoir réalisé Old Boy «en gardant à l'esprit que les spectateurs pourraient regarder le film plusieurs fois grâce au DVD et découvrir de nouveaux éléments à chaque vision». On pourrait aujourd'hui ajouter «à chaque écoute», tant les bonus, pléthoriques et répartis sur trois éditions différentes selon le principe des poupées russes, mettent l'accent sur la musique entêtante de Cho Young-wuk. L'édition «ultime» propose ainsi le CD de la bande originale, introuvable par ailleurs sinon en import coûteux de Corée. Un bonus qui livre de précieux indices sur le film. Les vingt-quatre plages portent toutes le titre d'un long métrage célèbre ­ «un choix ludique, un plaisir de cinéphiles», expliquent de concert le réalisateur et le compositeur dans une interview sur l'édition «collector». Mais ces titres révèlent surtout les influences majeures de Park et de son film sur la vengeance : l'oeuvre de Roman Polanski (dont Cul-de-sac et Frantic sont cités) et les vieux films noirs hollywoodiens (la Griffe du passé, le Grand Sommeil, En quatrième vitesse...). Dans un commentaire audio d'une précision maniaque, le réalisateur explique que la musique reprend souvent le principe général d'Old Boy, dont la force repose sur le jeu des contrastes : revoyez et réécoutez la séquence où Oh-Daesu arrache au marteau les dents de son geôlier sur la partition délicate des Quatre Saisons de Vivaldi...

Autre bonus de taille pr