Dix-sept heures, devant le magnifique palais de l'ancienne poste, des policiers et des photographes. Assez inhabituel au Salon du meuble de Milan. Luca di Montezemolo arrive. Le patron des patrons italiens (le Cofindustria), le très médiatique capitaine de Ferrari, le président de la Fiat, a aussi créé le fonds d'investissement de luxe Charme, qui investit dans la mode et le design. Il est devenu l'actionnaire majoritaire du groupe de mobilier Poltrona Frau. Un groupe qui a racheté trois autres marques du design italien : Cappellini, Gebrüder Thonet Vienna et Gufram.
Montezemolo tourbillonne autour des nouveaux fauteuils présentés, entourés d'une nuée de paparazzi. Dans ce numéro show biz, il apparaît comme un mélange d'Ernest-Antoine Seillière, Tom Cruise et Nicolas Sarkozy. Il briguerait d'ailleurs bien la place de Berlusconi. Mais ici, il est venu pour parler de son «pôle mobilier». «Ce groupe rassemble différentes marques, explique-t-il, qui représentent le grand style du design italien. Nous nous situons dans cette continuité créatrice et esthétique, défendons la fortification de leurs savoir-faire. La maison leader, c'est Poltrona Frau, qui équipe aussi bien les Ferrari que les théâtres. Cappellini restera un laboratoire inventif. Gufram continuera à jouer avec la provocation. Thonet a bien besoin de regarder devant, de se réactualiser. Le groupe aura plus de force internationale, pour s'imposer, sortir des frontières, notamment en Chine, où nous avons des projets.»
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