Milan envoyée spéciale
Parmi les grandes Italiennes, Milan n'a pas la réputation d'être une ville lumière. Elle oscille entre la grisaille de ses murs battus par la pluie et la griserie des paillettes mode et design. Au dernier Salon international du meuble, elle fut exceptionnellement réchauffée par quatre jours de soleil. Et intensément éclairée par la biennale Euroluce, rendez-vous de tous les luminaires du monde.
Dans les rues, le quartier de Brera-Garibaldi s'offrait au passant «A ciel ouvert», au rythme d'un parcours d'installations luisantes. La lumière a été auscultée dans toutes les directions, des boutiques aux lieux de travail, des espaces urbains à la maison.
Comme la chaise, la lampe est l'exercice obligé du designer et ne se réduit pas à son pied, son abat-jour et sa technologie. «La lumière est une matière difficile, on ne peut pas la découper aux ciseaux», expliquent Ronan et Erwan Bouroullec qui suspendent de belles Lantern sino-japonaises chez Belux, filiale de Vitra. Une lampe se mesure à sa «température», l'histoire qu'elle raconte et le théâtre d'ombres qu'elle induit dans un espace. Jusqu'à sa capacité à «changer la vie», à guérir le cafard grâce à la luminothérapie. Des lampes donc, on en a vu dans tous les états. Marches japonaises façon lucioles au sol, fauteuils phosphorescents, petit chien suédois Puppy. En feutre, en plastique, en bois (le retour), tous les matériaux s'expriment. Et parmi toutes les typologies qui s'affrontent, cinq pistes ont éclair