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Libération

Un costume de scène ne suffira jamais à fabriquer une rock star

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publié le 6 mai 2005 à 2h04

Un costume de scène ne suffira jamais à fabriquer une rock star, et une bande-son ne fera pas, à elle seule, le style d'un défilé. La plupart du temps, le rock et la mode n'ont rien à voir ensemble, même si, ces trente dernières années, les deux genres se sont quelquefois rapprochés et, plus rarement, superposés à merveille.

En 1974, les hippies sont depuis longtemps avachis par les drogues et des idées trop molles quand Lou Reed se pointe sur la scène du Rock'n'roll animal. Un millimètre de cheveux orange sur le crâne, cinquante kilos enserrés dans le cuir noir, un blouson trop court clouté, et deux poches dans lesquelles il planque ses mains mais laisse sortir ses pouces. On jurerait qu'il va mourir de froid dans la seconde. Des déflagrations visuelles comme celle-là sont impossibles à prévoir, tout comme il est ridicule d'essayer de les reproduire. Elles n'obéissent ni aux lois du marketing, ni aux canons de l'esthétisme. La seule chose que l'on puisse en dire, c'est qu'elles apparaissent sans prévenir, après une longue macération dans cette obscure marmite qu'est le goût populaire, et qu'elles déboulent à contretemps. A rebours.

Il y a des contre-emplois qui font date. En 1978, Sid Vicious, au bout de tous les rouleaux, enregistre My Way. Veste blanche trop large sur pantalon de cuir noir, sourire d'hyène au coin des lèvres. Le bassiste top model n'a pas quitté ses oripeaux punk depuis trois ou quatre ans et pourtant, on dirait qu'il est né dans cette tenue pour soirée chi