Cinéaste faussement scandaleux et vraiment consensuel ? Homme rebelle à sa classe mais grand bourgeois indécrottable ? Expérimentateur culotté qui, obsédé par la peur du surplace, cherche constamment à se renouveler ? La collection Louis Malle en DVD permet d'explorer toutes les facettes d'un cinéaste inégal mais dont les succès continuent de masquer la variété de l'oeuvre. Il faut ainsi remercier Arte d'accorder une large place aux documentaires de Malle (sept titres sur les dix-huit prévus), souvent plus intéressants que ses fictions.
A commencer par le diptyque l'Inde fantôme-Calcutta, un grand moment de cinéma du réel réalisé en 1968 lors d'un voyage initiatique de six mois dans un pays que Malle considérait comme «une constante provocation pour l'esprit et le coeur». Avec une grande humilité, le cinéaste n'a pas essayé de «comprendre» l'Inde, mais de «laisser les choses venir» à lui, en faisant part de ses doutes et de son incompréhension face à ce qu'il a découvert. Le livret très soigné qui accompagne les DVD rappelle l'histoire de cette aventure humaine et cinématographique, sans oublier l'accueil féroce de l'intelligentsia indienne devant des films qui, selon elle, ne montrait que la pauvreté du sous-continent.
Trois autres films, de fiction cette fois, complètent cette première salve «malléenne» aux bonus impeccables. Outre le surestimé Au revoir les enfants et la belle escapade américaine d'Atlantic City, on peut ainsi redécouvrir Zazie dans le métro, tentative cour