Le BD-blog est-il une vraie rampe de lancement pour de jeunes auteurs en mal de publication ? Pour Philippe Ostermann, éditeur chez Dargaud, le cas de Frantico n'est pas généralisable : «Frantico maîtrise parfaitement les codes de la bande dessinée et les a adaptés au modèle du web : on a envie de suivre son rendez-vous quotidien. Dans le meilleur des cas, on a Frantico, dans le pire, on a une bonne partie des autres blogs.» Avec dix à quinze nouveaux projets sur son bureau chaque jour, Ostermann ne compte pas sur le Net pour dénicher des talents : «La plupart des auteurs, on les connaît. Si le blog de Frantico a marché, c'est qu'il a les qualités pour le faire.» Un talent que l'éditeur n'a pas tout de suite reconnu : lors du dernier Festival d'Angoulême, Frantico est venu l'accoster sur le stand de Dargaud et lui a montré les planches d'une série qu'il réalise parallèlement à son blog : «Son travail me semblait manquer de maturité. Quelques jours plus tard, quand je me suis vu dessiné sur son blog, j'ai compris qui il était. On espère, dans ces cas-là, ne pas s'être trompé... Ce qu'il propose sur son blog est très cohérent, mais je ne suis pas certain que l'ensemble mis sur papier garderait cette force. C'est très difficile de conserver devant un éditeur cette liberté de ton qu'il a développée seul dans son coin.» Au final, le dessinateur vient de signer chez Albin Michel une adaptation de son journal. Un contrat qui le laisse dubitatif : «Je suis très angoissé. En même tem
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