Dans cette époque moderne, on éteint la télé. On effectue des manipulations savantes sur son ordinateur. Et on savoure les séries américaines quelques heures après leur diffusion, en téléchargeant des fichiers à la vitesse de l'éclair. Car nombreux sont ceux qui, désormais, refusent 1) d'acheter des coffrets DVD hors de prix; 2) d'attendre des mois que les chaînes françaises trouvent l'argent/le créneau/le courage de programmer les shows culottés. Pourtant, l'échange de fichiers peer to peer (P2P) via la technologie BitTorrent vient d'être ralenti par l'opération conjointe (lire ci-contre) menée fin mai par la puissante MPAA américaine (la Motion Picture Association of America, qui défend les intérêts des studios de cinéma et de télévision), et le FBI. Objectif : fermer six sites web (1) qui fournissaient des liens permettant de télécharger les séries et ce assez facilement, même les truffes en informatique y arrivent. Jusqu'alors pourtant, le microsecteur des séries était un terrain délaissé par les combattants acharnés du piratage, plus occupés à se dépenser sur le front, hautement stratégique en terme économique, du cinéma. Mais la donne change si vite ; avec l'Internet haut débit, le téléchargement de programmes télévisés a connu, selon une enquête récente d'Envisional (organisme anglais d'étude de l'Internet) une augmentation frôlant les 150 % en 2004. Pour autant, cette opération musclée va-t-elle stopper le butinage des internautes du monde entier, ou juste déplacer
Pirates en séries
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publié le 3 juin 2005 à 2h27
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