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Libération
Critique

Un cas Isolée dans la galaxie techno.

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publié le 9 juin 2005 à 2h32

Après quatre ans de silence et de spéculations sur la date et la forme de son retour, une chose est certaine : Isolée est toujours aussi isolé. We are Monster, deuxième album après Rest en 2000, ne fait que confirmer la spécificité de son écriture biscornue. Le fait (quasi exceptionnel) est qu'il a réussi à réinventer son style, tout en gardant une patte immédiatement identifiable. Et même si son succès dans le monde techno a ouvert la voix à d'autres producteurs atypiques (Joakim, Luciano...), Isolée reste unique. Les amateurs se souviennent avec émotion du retentissement de son Beau Mot Plage hypersensible, single dont le succès international lança en 1999 le label Playhouse et la nouvelle vague techno minimale allemande. Sans doute, comme le remarque avec justesse le magazine Trax, le dernier hymne à avoir donné vie à ce fantasme désormais oublié (voire ringard) de «house nation». Un titre impossible, beau et triste, dont la venimeuse sensualité et la forme fragmentée ont fasciné tous les styles de DJ et brièvement réconcilié les chapelles, balléarique, techno, deep house, electronica... D'Ibiza à Sheffield, on a spéculé sur son auteur. Quel est cet Allemand romantique qui signe d'un pseudonyme français au féminin ? Quel étrange animal baptise Djamel et Jamshid ou Beau Mot Plage des morceaux aussi curieux que suggestifs ?

Simple et sage. L'homme est moins mystérieux que sa musique. Longue tige déplumée au profil émacié rappelant Michael Stipe (le chanteur esthète de REM),