Le Net-art est mort, vive le rock'n'roll ? L'exposition en ligne «Why rock ?» dresse une play-list de Net-artistes qui se sont mis à pousser la chansonnette ou à s'aventurer sur scène. Pour quelle obscure raison sont-ils sortis de leur écran mutique pour s'exposer au feu des projecteurs ? Tel le Pavarotti du code, le Slovène Igor Stromajer, qui a entonné un texte html dans l'antre de l'opéra de Ljubljana, ou le Russe Alexei Shulgin, fondateur du premier «cyberpunkrockband», qui fait crachoter à son ordi antédiluvien de grands tubes pop, de California Dreaming à Rape Me, dans une voix de synthèse nasillarde. La rock attitude n'est pas étrangère non plus aux performances déjantées du collectif Pavu avec l'hyberbarde du groupe, Clément Thomas, qui transpose en chanson les messages d'insultes diffusés sur les mailing lists (Flame Song).
«Est-ce uniquement pour réaliser un rêve d'enfant ? Est-ce une volonté de rendre le corps présent sur l'écran ? Est-ce parce que nous croyons que les rock-stars du XXIe siècle viendront du Net ?» ou, plus prosaïquement, «est-ce une nécessité de devenir plus pop (ulaire) ?», s'interrogent les deux commissaires de l'exposition.
Intrigués par ces postures, Annie Abrahams, Net-artiste, et Clément Charmet, du groupe Thirtytwobit (versé dans la torture d'ordinateurs), ont tenté de recenser les stars du Net ayant une affinité pour le rock dans cette web-exposition hébergée par Turbulence et Panoplie : Cory Arcangel, bidouilleur de chipmusic, membre du col