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Libération

Le tabou Vichy tombe à Tel-Aviv.

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Un colloque sur l'Occupation, avec des historiens français et israéliens: une première.
publié le 11 juin 2005 à 2h34

Tel-Aviv envoyé spécial

Tout ce qui a trait aux relations israélo-françaises, depuis plusieurs années, est polémique. L'histoire n'y échappe pas, a fortiori la période de l'Occupation. Il fallait donc une certaine audace pour organiser un colloque sur le thème «Guerre, collaboration, résistance : un demi-siècle d'historiographie française». Ce, à l'université de Tel-Aviv, à l'heure même (début juin) où les universités britanniques viennent de décréter le boycottage de nombre d'institutions universitaires d'Israël.

Page noire. L'initiative en revient à l'ambassadeur de France en Israël, Gérard Araud, au professeur Elie Barnavi (ex-ambassadeur d'Israël en France), aux Amis français de l'université de Tel-Aviv. Et aussi aux historiens français venus débattre avec leurs pairs de l'une des pages les plus noires, le régime de Vichy. Parmi les plus notoires sur le sujet : Jean-Pierre Azéma, Henry Rousso, Pascal Ory, Pierre Laborie, Laurent Douzou, Claire Andrieu, Robert Frank, Jean-Pierre Rioux... et les Israéliens Itamar Rabinovich, président de l'université de Tel-Aviv, Shoulamit Volkov, Shlomo Sand, Renée Poznanski, Gabriel Gorodetsky, Michaël Confino...

Longtemps, les historiens français ­ tout comme les politiques ­ ont contourné l'obstacle. Il aura fallu attendre l'historien américain Robert Paxton, et la France de Vichy (le Seuil, 1973, réédité en 1997), puis Vichy et les Juifs (avec Michel Marrus, Calmann-Levy, 1981) pour que de nouvelles générations d'universitaires français