Envoyé spécial à Madrid.
En prenant la ville comme thème central, le directeur du festival PhotoEspaña 2005, Pablo Berastegui, et son commissaire, Horacio Fernandez, jouaient sur du velours. La rencontre photographique internationale de Madrid ne pouvait être qu'une réussite, car la ville a été et demeure le sujet des plus grands photographes.
Poids lourd made in USA, William Klein n'est certes pas une découverte. On a beau connaître ses clichés de New York, Tokyo, Paris, Rome et Moscou, publiés en album, leur exposition au centre culturel Conde Duque n'en laisse pas moins baba. Est-ce le passage du livre à ces grands formats superbes ? Ou la grâce, presque timide, des inédits réalisés en 1956 dans le Madrid austère du franquisme ? Ou simplement le talent de Klein, capable de saisir l'Italie de 1957 en pleine croissance, avec ses jeunes se baladant sur des Vespa archaïques, et les mélanges new-yorkais des années 50 ? N'importe, l'Américain tiendra toujours son rang parmi les artistes de référence.
A deux pas de là, toujours au Conde Duque, «Mass Observation» se présente comme un projet de documentation sur les modes de vie des classes populaires dans l'Angleterre de 1936-37. Deux Humphrey sont les principaux photographes du début de cette enquête : Spender et Jennings. Ils ont traîné dans Bolton et Blackpool, cités ouvrières de la région de Manchester et Liverpool. Ont cadré les passants, les quidams dans les bus, les sorties dans les fêtes foraines. Et même les graffitis sur l