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Libération
Critique

John Ford plein écran.

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Reprise à Paris de six longs métrages des années 30 et 40.
publié le 17 juin 2005 à 2h38

La démarche est pour le moins courageuse. Alors que la plupart des films de John Ford sont disponibles en DVD, les Grands Films classiques ont pris le risque économique non négligeable de faire tirer des copies neuves de six longs métrages du cinéaste américain afin de les distribuer en salles. Le public parisien préférera-t-il redécouvrir ces classiques sur grand écran plutôt qu'à domicile ? On l'espère d'autant plus que ces films, aux univers et aux styles variés, le méritent, qu'ils soient célèbres (la Poursuite infernale, western mythique) ou méconnus (Steamboat Round the Bend).

La rétrospective couvre onze années de la carrière de Ford au sein de la 20th Century Fox dirigée par Darryl F. Zanuck. Les querelles entre le réalisateur et le producteur sont devenues légendaires. Ford était en train de tourner Steamboat Round the Bend quand Zanuck prit le contrôle du studio en 1935 : «Un nouveau manager est arrivé. Comme il voulait en mettre plein la vue à tout le monde, il a refait le montage du film et retiré tout le côté comique», expliqua Ford après coup (1). Ce qui n'empêchait pas les deux hommes de se respecter, selon le réalisateur Robert Parrish : «Ford savait que Zanuck n'avait aucun goût, mais reconnaissait qu'il n'avait pas son pareil pour monter une affaire, choisir le metteur en scène qui conviendrait parfaitement à un sujet, lui donner le scénario adéquat» (2).

Rites. Sous le magistère de Zanuck, Ford tourne Vers la destinée et les Raisins de la colère, deux films