Pour sa deuxième soirée officielle, l'énorme festival Sonar de Barcelone, pachyderme européen de la sphère électronique, va accueillir quelques piquantes curiosités, outre les machines estampillées Chemical Brothers, Jeff Mills, Garnier ou Too Many DJ's : Martin Gore en DJ sans Depeche Mode, le mordant trio féministe new-yorkais Le Tigre, Drew Daniel et son Soft Pink Truth... et Roisin Murphy, du duo écossais Moloko (avec Mark Brydon), dont le premier album solo, fabriqué avec Matthew Herbert, vient de sortir en France.
Performeuse. Le premier morceau en indique la teneur : Quitter la ville, comme Christine Angot. Ravissante, Roisin a tout de l'héroïne pop, avec ses cheveux roux flamboyants parce qu'elle le vaut bien, ses tenues à la Pussy Galore, sa voix qu'elle qualifie de «sucrée» et un style pour le moins enthousiaste de performeuse. Elle vient de commencer une tournée (qui ne semble pas passer en France) avec un groupe, un directeur musical, Eddie Stevens, également aux claviers, et beaucoup de sampling «live», mélangeant ainsi électronique et instruments. «Le public, paraît-il, adore que je différencie sur scène les micros dont j'use et démontre comment un bout de voix peut se muer en cordes, puis se transformer en claquements.»
C'est que l'album Ruby Blue («deux tonalités opposées, pour moi le comble du lyrisme») conjugue improvisations bruitistes et mélodies pop. Au départ de chaque morceau, il y a les procédés dadaïstes connus de Matthew Herbert, déjà remixeur de Molo