Cette galerie-là tient davantage du bazar oriental que du mausolée. Les toiles sont partout : posées au sol l'une contre l'autre, accrochées au mur, empilées sur des présentoirs... et l'on dirait presque qu'elles parlent. Sur fond de jazz ou de soul, elles passent de main en main, attrapent la lumière, retrouvent un coin d'ombre, glissent à gauche avant de repartir à droite... de vraies histoires s'engagent à chaque fois. «La rencontre avec une oeuvre d'art, c'est quelque chose de très intime, chaque acheteur a sa propre expérience, ses souvenirs, ses émotions... et l'artiste aussi. Il faut que ce moment soit tranquille, apaisé, libéré de toute contrainte...», explique un des fondateurs du lieu.
Un rêve. Le lieu : une galerie pas très grande d'environ 70 m2, lumineuse, au bout de la jolie rue de l'Estrapade, derrière le Panthéon, un de ces coins de Paris où l'on aime à passer en touriste, au sortir du Luxembourg, en quête d'une terrasse, d'un truc exotique à manger sur le pouce dans cette rue Mouffetard si délicieusement ringarde. Les fondateurs : 29 et 28 ans, deux copains d'enfance que leurs mères traînaient ensemble dans les musées et les galeries. Vincent Picandet a un master en marketing, Alexandre Taisne un diplôme d'une école de commerce. Une passion commune pour l'art, sous toutes ses formes : celui des musées, mais aussi de la rue, de la pub, du design, ou de la mode. Pas excités du tout par leurs premières expériences en entreprises, ils décident au lendemain du cha