Comme promis, Jean-Pierre Dionnet inonde à nouveau les bacs DVD de films asiatiques inédits dans les salles françaises. La première vague Asian Star était à forte coloration hongkongaise (Libération du 29 avril), la deuxième lorgne largement du côté de la Corée du Sud, avec cinq titres sur les neuf proposés.
Dans une collection dédiée au cinéma de genres, Bad Guy fait office d'exception malvenue. Son auteur, le prolifique Kim Ki-duk, a l'amusante particularité d'être autant apprécié en Occident (où ses films squattent les festivals et sont presque tous distribués en salles, quoique dans le plus grand désordre chronologique) qu'il est détesté en Corée. Bad Guy intrigue grâce à son héros mutique et violent (Cho Jae-hyun, d'une animalité saisissante), et à son sujet borderline (une relation sadomasochiste et voyeuriste entre un proxénète et une jeune prostituée). Mais on se lasse vite des obsessions de Kim Ki-duk, de son côté Monsieur Plus de perversions, de son goût pour les scènes chocs qui tournent au tic, au détriment de personnages qui n'inspirent bientôt plus qu'un ennui poli.
Psyché collective. Ce vilain petit canard auteurisant est d'autant plus regrettable que les quatre autres films coréens dénichés par Dionnet se montrent, eux, de bonne tenue. Ils confirment le talent des réalisateurs de Séoul à conjuguer cinéma de divertissement et interrogations parfois ambitieuses sur la situation politique et la psyché collective de la Corée. Un film historique se déroulant au XVIe