Los Angeles correspondance
Le festival annuel de films «précensure» à l'UCLA Film Archives de Los Angeles, implanté à la mi-juin, offre surtout la surprise de découvrir la variété de sujets tabous que traitait Hollywood, avant de se mettre une muselière et se munir du fameux «Code Hays», qui devait maintenir le cinéma américain dans un relatif infantilisme jusque dans les années 50. Il y est retombé tout seul, mais c'est une autre histoire.
Malgré le titre de la manifestation, «Sin Uncensored», les aspects les plus surprenants sont moins le péché sous toutes ses courbes que le racisme et la lutte des classes. Entre la réjouissante lubricité exotique de Mandalay (Kay Francis, par Mike Curtiz) et la bêtise décourageante de Walking Down Broadway, il y avait de vraies découvertes comme Mills of The Gods, ou des insanités comme East is West.
Krach. Produit par Columbia en 1934, le premier est surtout intéressant pour remettre les pendules de Capra à l'heure. Même si le film de Roy William Neill (alors cinéaste maison, pas encore préposé aux Sherlock Holmes chez Warner) est loin d'être aussi échevelé et accompli que les classiques «sociaux» de Capra, sa trame est plus corsée. On trouve May Robson à la tête d'une fabrique de charrues, par défaut puisque son fils et ses héritiers sont en Europe, tous plus égoïstes les uns que les autres. Avec le krach de 1929, la fabrique ne peut plus tenir. Robson convoque les héritiers pour leur demander de casser le trust et recapitaliser l'affaire.