La maladie de la grenouille folle se propage dans toute l'Europe. Ci-devant l'«affaire Crazy Frog». Ce n'est au départ qu'une sonnerie de téléphone l'imitation vocale d'un moteur de Mobylette par un jeune Suédois de 17 ans qui devient très populaire sur Internet. Puis elle «mute» en carton discographique majeur après un remix d'Axel F (sur la musique du Flic de Beverly Hills). Résultat : n° 2 des ventes en France cette semaine (les 60 000 exemplaires mis en place aussitôt épuisés), 200 000 singles vendus au Royaume-Uni, 150 000 en Allemagne, matraquage sur MTV, 11 millions de téléchargements sur Internet, etc. Le titre a même détrôné Speed Of Sound de Coldplay dans les charts anglais. Sans rire, l'«affaire Crazy Frog» constitue une rupture épistémo-sonique de premier ordre. Pour la première fois, à notre connaissance, un CD de «création musicale» (bon, OK...) naît à partir d'une sonnerie de téléphone. D'ordinaire, on télécharge sur son portable une sonnerie existante, Beyoncé ou Michel Sardou. Ici, c'est un son trivial, une virgule anecdotique, un bruit potache qui est détourné de son usage. Puis devient la matrice d'un single commercialisé. Un jour viendra où la sonnerie du CTU, le service secret vedette de la série 24 Heures, abondamment téléchargée par des journalistes de Libération, sera aussi gravée sur disque. Mais revenons à notre grenouille. Coiffée d'un casque et d'une paire de lunette, cette grenouille gris bleu peut devenir le saint Tamagotchi d'une nouvelle è
Standard téléphonique (2)
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publié le 24 juin 2005 à 2h43
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