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Libération
Critique

Brakes sans frein.

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par BAYON
publié le 27 juin 2005 à 2h45

«A Brighton, il y a une rue en pente appelée Trafalgar Street ; un jour, un ami y a vu un type à vélo qui dévalait en criant : "J'ai pas de freins ! J'ai pas de freins !" Tout le monde a besoin de freins...» : Eamon Hamilton, leader de Brakes.

Brakes («Freins») fonce sec. Droit au fait, brut de décoffrage. Soit le CD Give Blood, qu'on serait tenté de traduire «Saignée». 29 min, 16 titres, 1 jour de studio (30 janvier 2005, Metropolis), 4 Anglais, dont 3 de Brighton-sur-Mer, dont 2 frères, réunis en 2002. Stop.

Voilà de l'action, quelque chose surgit et se passe. Il faut imaginer un précipité de l'onaniste dolent de Palace et des épileptiques Pixies, un noeud de Violent Femmes et d'Herman Düne. C'est Eamon Hamilton, transfuge trentenaire du British Sea Power, avec deux Electric Soft Parade, Tom et Alex White (21 ans, guitare, percus ; 23, drums, piano), plus Marc Beatty, de Tenderfoot (23, basse, lapsteel). «Bonnie Prince Billy ? Wow, quel honneur, c'est un héros», s'amuse Eamon de la comparaison.

Pas trop dandy sur la photo «promo», mais tête de Malkovitch croisé Stipe (REM), Eamon Hamilton le héros évoque un factotum tapant le boeuf avec les copains le jour de la tombola ; passe-partout à se demander comment il tient une si grosse «guitarne» sans se la prendre sur les boots.

Eructement. Sauf que, à l'instant où pointerait le sourire, fini de rigoler : un éructement jaillit du corps gringalet, un grondement des instruments électrogènes ; un concert d'accords crépite, breaks claq