Frank Black était affable comme jamais à Paris le mois dernier. Accueillant les interviewers d'un sourire et d'une poignée de main chaleureuse avant de leur indiquer des places autour d'une de ces grandes tables d'ordinaire réservée à des séminaires «force de vente». «J'ai demandé des feutres et un tableau pour illustrer mes réponses», s'amuse-t-il. Le ton général sera tout aussi courtois (même quand les questions se font plus embarrassantes). Frank Black faisant le pitre à de nombreuses reprises, moquant avec tendresse les habitudes «scrogneugneu» des musiciens rhumatisants qui l'accompagnent sur cet enregistrement inattendu. Après une série d'albums rêches avec The Catholics, combo «garage-rock» avec qui il ne connaîtra jamais l'ombre du succès des Pixies, Honeycomb pourrait être la suite du Cult Of Ray de 1996. Un disque de ballades apaisées, enregistré dans les prestigieux studios de Nashville. Certainement son album le mieux écrit, arrangé et chanté depuis des lustres.
Honeycomb a été enregistré il y a plus d'un an, pourquoi une sortie aussi tardive ?
Mes albums avec les Catholics sont sortis sur un petit label new-yorkais qui n'avait pas vraiment les moyens de les défendre. Il m'a fallu du temps pour trouver un label mieux adapté à ce disque «americana», comme on dit aujourd'hui. Et si certains veulent voir un aspect stratégique dans cette sortie solo quelques mois après la reformation de Pixies, je vous certifie que ça n'est pas une bonne interprétation. A moins que mon