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Libération
Interview

«Le testament de Christian Dior n'existe pas»

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publié le 1er juillet 2005 à 2h49

Sidney Toledano dirige Dior couture (femme, homme, joaillerie) depuis 1997. Il est aujourd'hui un manager qui se dit lui-même «très près du produit». Avec John Galliano, il a secoué la vieille marque française. Sous leur impulsion, Dior est devenu le symbole d'une mode spectaculaire et planétaire. Il explique comment l'héritage Dior a muté dans la dernière décennie pour se transformer en cash-machine.

Vous fêtez cette année le centenaire de la naissance de Christian Dior. Dans deux ans, ce seront les dix ans de création de John Galliano pour Dior. Quelle date est la plus importante à vos yeux ?

Les deux, même si nous ne vivons pas avec les anniversaires. Dans son premier défilé, John Galliano avait repris tous les codes de Christian Dior en plongeant dans les archives. Ensuite, il a coupé le cordon. C'était nécessaire. La marque ne pouvait pas rester enfermée dans l'héritage. Il ne faut pas oublier que le style Christian Dior était plus un état d'esprit qu'une bible à suivre à la lettre. Le testament de Dior n'existe pas.

Comment définiriez-vous cet état d'esprit ?

Celui d'une grande liberté. Ce n'est pas un hasard s'il a inventé le new look qui était, il faut le rappeler, complètement antifonctionnel. Aller à contre-courant, créer des ruptures, chercher la discontinuité, c'était déjà l'esprit Dior.

Quel lien y voyez-vous avec John Galliano ?

John a créé une rupture, même si certains croient qu'il multiplie les provocations uniquement pour faire parler de lui.

Certains disent qu'il