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Libération
Critique

Pillet plié en Sezz

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publié le 1er juillet 2005 à 2h49

Des stalactites en guise de plafonnier, de la pierre grise qui court le long des murs. Il y a, dans le hall, des canapés rouges bien arêtés sur tapis vert épais. Et l'inévitable orchidée sur la table basse. C'est à deux pas de la Maison de la radio, près du pont Bir-Hakeim, quand la Seine coule sous le métro, entre le Dernier tango à Paris de Bertolucci et Villa triste de Modiano. Le bruit courait dans la capitale, mais on ne voyait toujours rien venir. Le designer Christophe Pillet a présenté hier, à l'occasion d'une journée portes ouvertes, le déjà fameux Sezz, premier hôtel signé de son nom. Avant, c'était un Best Western, dans son vieux jus . La déconstruction a été radicale et sans pitié. Les voisins, paraît-il peu ouverts à la modernité et aux nuisances sonores, ont moyennement apprécié. Dans la cage d'escalier, une expo photo (d'une photographe américaine) témoigne des splendeurs d'antan. Genre «hôtel des voyageurs à Clermont-Ferrand avec papi et mamie derrière le comptoir», d'après Christophe Pillet. On déteste apparaître passéiste, mais ça avait quand même l'air pas mal.

Clin d'oeil. Si la chose aujourd'hui s'appelle «Sezz», c'est qu'elle s'insère dans une rue courte du XVIe arrondissement, qui doit son nom au sculpteur de la statue de Jeanne d'Arc, et affiche une prétention d'avenue. On connaissait le Quinzième, le resto de Cyril Lignac dans le XVe. Désormais, il y a le Sezz dans le XVIe. Surchauffe neuronale évitée. C'est aussi un clin d'oeil aux bandes dessinées (