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Libération

La chanson maghrébine orpheline.

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Précurseur du flamenco chanté en arabe et des cabarets orientaux parisiens, Salim Hallali est mort près de Cannes.
publié le 13 juillet 2005 à 2h58

Salim (Simon) Hallali, père de la chanson moderne maghrébine et précurseur des cabarets orientaux parisiens d'avant-guerre, est mort à 85 ans, près de Cannes. Dès les années 30, il fut le premier à inciter les artistes d'Algérie, du Maroc et de Tunisie à s'ouvrir à la chanson du nord de la Méditerranée. Il était né le 30 juillet 1920, dans une famille juive de boulangers d'Annaba (Bône), de vieille souche berbère. Arrivé à Paris en 1934, il devient, à 14 ans, un chanteur du répertoire sevillana, inspiré par les succès de la Franco-Italienne Rina Ketty et de l'Espagnole Imperio Argentina. Voix haute, claire et limpide, il fait alors merveille dans les boîtes espagnoles de Paris, principalement au Club, haut lieu du flamenco près de la place de Clichy.

En 1938, sa rencontre avec le chanteur (et père du théâtre algérien) Mahieddine Bachetarzi se révèle déterminante. Dans la troupe, lors des tournées entre Marseille, Lyon, Lille et Paris, Salim Hallali sympathise avec le chanteur humoriste et auteur-compositeur Mohamed el-Kamal. De cette collaboration naît le genre flamenco chanté en arabe, avec des airs tels que Mounira ya mounira, Nadera et Andaloussia, qui deviendront les meilleures ventes de disques en Afrique du Nord, à l'aube de la Seconde Guerre mondiale.

Faux papiers. A Paris, l'occupation rattrape l'insouciant Salim. Son ami Mohamed el-Kamal part collaborer à Radio Berlin, laissant seul le jeune chanteur de charme. Un homme le sortira de la tourmente: le fondateur et rect