Malgré les mesures annoncées par le gouvernement Villepin en faveur de l'artisanat (crédit d'impôt de 1 000 euros pour les jeunes), certaines histoires peuvent donner à réfléchir avant de s'engager dans la profession. Dans ces pages (Libération du 1er avril) était évoqué le sort de René Tazé, graveur taille-doucier du Xe arrondissement de Paris. Suite à une décision de réhabilitation de l'immeuble où loge son atelier, il doit quitter les lieux et ne se voit proposer que des loyers prohibitifs. Car un artisan c'est le cas de René Tazé et de ses presses a souvent besoin d'espace, et les prix de l'immobilier parisien le contraignent petit à petit à quitter la capitale.
Philippe Cécile, brodeur ornemaniste, a ainsi besoin de place pour travailler. Le rideau de scène Louis-Philippe du théâtre de Lunéville en panne de velours, qu'il a restauré, mesurait douze mètres de long. Il ne fallait pas moins de douze personnes pour le déplacer. Philippe Cécile a aussi été sollicité pour remettre en état le plus grand rideau de scène au monde, celui d'un théâtre de Buenos Aires en Argentine. Une proposition qu'il sera pourtant contraint de décliner, si elle se concrétise, puisque le propriétaire de l'atelier de 300 m2 qu'il occupait depuis dix ans a refusé en mars de renouveler son bail.
Restauration. En juin, il en a été expulsé. Cet atelier, situé dans le Marais, quartier désormais peuplé presque uniquement de grossistes chinois en maroquinerie et bijoux, possède pour cet artisan un atou