Lido di Venezia envoyé spécial
Au premier jour du Festival de Venise, le tropisme «oriental», si souvent (et stupidement) reproché a son directeur, Marco Müller, a brillé dans toute son étincelante légitimité. Film d'ouverture typique, Seven Swords de Tsui Hark ne restera pas dans les annales du cinéclubisme distingué mais a le mérite de chercher une nouvelle voie pour le film de sabre (culture martiale que la tradition chinoise appelle wuxia), après les démonstrations d'ivresse technologique qui, depuis Tigre et Dragon, n'ont cessé de se répliquer jusqu'à pullulation. Tsui Hark est lui-même l'un des responsables de cette tournure un peu gratuite qu'ont pris les films d'arts martiaux : Il était une fois en Chine, sa fameuse fresque historique, a forgé certains des canons du genre dont il cherche à s'affranchir aujourd'hui.
Authenticité. Seven Swords vise un retour à une certaine authenticité : réalisme technique, crédibilité des combats, précision historique des décors et événements. Tous ces voeux de chasteté n'entraînent cependant aucun rigorisme : la virtuosité du petit maître chinois trouve dans ce contexte de quoi exprimer sa fougue, malgré un scénario conventionnel. Située dans la Chine impériale du XVIIe siècle, l'histoire raconte comment, à une époque où les arts martiaux sont interdits, sept guerriers et guerrières organisent l'exode d'un village paysan menacé d'extermination. Le résultat est une peinture en tons gris et ocre, un film charnel et convulsif où, comme so