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Libération
Critique

Un Brésil léger comme l'art

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par Benjamin VERNET
publié le 1er septembre 2005 à 3h29

Parmi les neuf artistes brésiliens sélectionnés par le critique Michel Nuridsany, plusieurs semblent travailler autour du thème de l'insouciance. Les deux vidéos de Brigida Baltar mettent en scène une jeune femme collectant des échantillons de brume champêtre, ou creusant des trous sur une plage ensoleillée. Tête penchée, elle cherche peut-être l'image d'un bateau inscrite dans une cavité sablonneuse. Les gestes sont naïfs, indiquant que l'artiste préfère se situer du côté de l'onirisme que du réalisme.

Autre morceau de légèreté, De la fenêtre de ma chambre, de Cao Guimarães, saisit un garçon et une petite fille luttant tendrement sur un chemin boueux, sous la pluie. Le combat ludique est filmé au ralenti, comme pour suspendre un peu plus cet instant. Les enfants et l'indolence finissent par disparaître au loin. La caméra les suit, le cadre s'élargit et le terrain de jeux retrouve sa trivialité, simple rue d'une favela.

Lucia Koch transforme elle aussi la réalité. Ses photographies imposantes nous plongent dans des pièces vides fleurant bon la quiétude, où la lumière, brodée par de fins grillages, pénètre en oblique. Les lieux ? Des boîtes de spaghettis ou de lentilles recyclées. Trompeurs également, les cubes de papier couleur pierre du plasticien Franklin Cassaro. Cloisonnés par des rangs de ventilateurs, ils composent un ballet aléatoire en tournoyant, puis s'élevant délicatement dans les airs.

Le vidéaste et photographe Amilcar Packer semble plus ironique : il propose une v