Témoin privilégié de l'essor du prêt-à-porter, Ginette Sainderichin a commencé sa carrière de journaliste en 1960 aux Echos, où elle collaborait à la rubrique «confection féminine», avant de rejoindre le journal professionnel Points de vente, puis de créer, en 1969, un magazine spécialisé dans la mode, intitulé Gap (pour «groupe avant-première»). Elle travaille ensuite au journal Jardin des modes comme rédactrice en chef, avant de passer deux ans, au milieu des années 80, au sein du groupe Boussac, pour lequel elle fait oeuvre de conseil à la création. Egalement auteur de livres sur Kenzo ou Primrose Bordier, Ginette Sainderichin suit toujours la mode avec grand intérêt.
En 1960, comment étaient habillés les gens de la rue ?
Il n'y avait pratiquement aucun choix. La rue s'habillait en fonction de la haute couture : les femmes avaient leurs couturières de quartier, qui recopiaient avec plus ou moins de bonheur les modèles présentés lors des collections. En général, les femmes portaient soit des blouses, soit des jupes et des chemisiers, mais les pantalons étaient encore proscrits : il faudra attendre Saint Laurent en 1966 pour cela. Regardez ces chiffres, datant de 1962, qui détaillent la production d'un des plus gros fabricants de l'époque, Belleteste : chaque jour sortaient de ses usines près d'Orléans 5 000 chemises d'hommes, 3 000 blouses, 3 000 pièces de lingerie et 1 000 robes assez restreint comme éventail !
Comment le prêt-à-porter arrive-t-il à s'installer ?
Par le bia