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Libération
Critique

David Burnett prend de la largeur.

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publié le 2 septembre 2005 à 3h30

Envoyé spécial à Perpignan

La légende énonce : «Athènes 2004. Les équipes féminines australienne et néozélandaise de hockey sur gazon disputent le match pour les cinquième et sixième places, remporté par l'Australie 3 à 0.» On se croit face à un plateau de jeu, sur lequel des mains d'enfant auraient disposé des petits personnages. Ce n'est pas spécialement l'effet que cherchait David Burnett, né à Salt Lake City il y a cinquante-huit ans, en prenant cette image. «Je voulais surtout concentrer la vue en son centre, mais sans perdre le contexte. Et la tension du moment m'intéressait plus que l'action.» Evidemment, une fois la photo tirée, l'aspect soldats de plomb lui est immédiatement apparu.

Objectif de traviole. L'image a été captée avec une chambre Speed Graphic vieille d'une bonne cinquantaine d'années et un objectif de 178 mm plus ancien encore. L'objectif était positionné légèrement de traviole, de manière à ce que le plan du film et le plan optique ne coïncident pas. D'où cet effet de flou, pas mal exploité dans la photo plasticienne.

D'habitude, on utilise les chambres et les grands formats (4 x 5 pouces ici) pour avoir des images bien nettes sur toute la profondeur de champ. Burnett a préféré faire l'inverse. Pourquoi ? Longue histoire. Le photographe américain, dont les clichés pour Time Magazine depuis trente-cinq ans ont un statut d'icônes, a couvert tous les grands sujets : Jeux olympiques, Vietnam, politique américaine et française, coup d'Etat au Chili...

Toujours