Lido di Venezia envoyé spécial
Au troisième jour de la Mostra de Venise, les rapports ne cessent de se dégrader entre l'organisation du festival et la presse italienne, de droite comme de gauche, qui ne lâche pas les mollets des responsables, eux-mêmes divisés (on prévoit que le divorce sera bientôt prononcé entre Marco Müller, directeur de la Mostra, et Davide Croff, son président). L'agacement face à certaines nouvelles dispositions techniques, comme l'ahurissant déploiement sécuritaire qui a transformé le Lido en base paramilitaire (portiques, détecteurs, fouilles, gros bras, Men in Black et armes à feu innombrables : on se croirait au Pentagone au lendemain du 11 septembre 2001), peut se comprendre. Mais on apprécierait aussi de voir la discussion, ou même la bagarre, s'engager autour des films et des enjeux cinéma, les seuls après tout à justifier le déplacement.
Fausse bonne idée. Avec All the Invisible Children (hors compétition), un débat de choix est posé sur la table critique : les bons sentiments que nous partageons tous à propos du sort des enfants malheureux dans notre barbare monde moderne sont-ils suffisants pour faire un bon film ? Evidemment non, même si l'on s'appelle Unicef et que l'on a réuni sept cinéastes réputés tels John Woo, Emir Kusturica, Spike Lee, Mehdi Charef ou Ridley Scott. En tout, sept courts métrages centrés sur l'enfance perdue des gamins du monde entier (enfants guerriers d'Afrique, enfants de la drogue et du sida aux Etats-Unis, enfants es