Edimbourg envoyée spéciale
Entre crachin et soleil fugace, la 59e édition du Festival du film d'Edimbourg a confirmé la place que joue l'Ecosse dans la cinéphilie britannique. Découvreur de talents, Edimbourg offre un choix éclectique et son directeur artistique, l'Australien Shane Danielsen, affectionne ce grand écart permanent entre les différentes familles du cinéma.
Si le grand prix a été décerné de façon assez inexplicable à Tsotsi de Gavin Hood, histoire de truand mal filmée dans les townships d'Afrique du Sud, la bataille d'Hernani autour du premier film de Thomas Clay, The Great Ecstasy of Robert Carmichael, a pris un nouvel essor. Lancé par la Semaine de la critique à Cannes, ce remarquable premier film réalisé par un jeune homme de 25 ans, photographié par le grand Yorgos Arvanitis, continue à diviser la critique anglaise. Son sujet, la dérive d'adolescents à Brighton sur fond d'entrée en guerre en Irak, retourne le couteau dans la plaie nationale. Les détracteurs du film, des tabloïds aux grands journaux comme The Guardian, dénoncent la scène finale d'une violence apocalyptique. Ils font semblant d'ignorer la stylisation et la dénonciation même de cette violence par ses auteurs. Difficile de ne pas penser à Orange mécanique, interdit pendant près de trente ans par la censure anglaise. Parmi les autres premiers films: Song of Songs de Josh Appignanesi, tourné en quelques semaines dans le nord de Londres pour quelques dizaines de milliers d'euros. Situé dans la commun