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Libération
Critique

Astonvilla monte au créneau

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publié le 10 septembre 2005 à 3h37

Dans De Jour comme de nuit, quatrième album au titre cinématographique, le groupe Astonvilla rend hommage au rock français en enfilant, de Crache ton venin (Téléphone) à Fantaisie militaire (Bashung) via Des visages des figures (Noir Désir), une série de titres gimmicks comme des slogans publicitaires.

A travers cet acte d'allégeance, Astonvilla exprime simplement son désir de perpétuer le mythe, dans une industrie trop occupée à ériger en religion le culte d'ego insignifiants. «A l'époque des vinyles, il n'y avait guère que la pochette pour entrer dans l'univers de l'artiste, noter ses fringues, ses guitares, ses amplis. Pas de making of, pas de pub toutes les trois minutes à la télé. En déplaçant le fantasme, on a voulu tout savoir de son quotidien, de ses perversions. On y a perdu le mystère. Du temps de Ziggy Stardust, on ne voyait pas Bowie faire ses courses.»

Ce qu'on a longtemps retenu d'Astonvilla, c'est leur discours aux Victoires de la musique mettant en cause un patron de maison de disques «venu du yaourt». Ils étaient passés tout juste après les Noir Désir interpellant Jean-Marie Messier, leur financier chez Vivendi Universal. Depuis, les Victoires ont pris leurs précautions et Astonvilla a été invité à ne pas réitérer.

Couteau. Pourtant, sans ce débordement, cet entêtement, Astonvilla n'existerait plus. Et n'aurait pas livré ce De jour comme de nuit, treize titres dont une bonne moitié à s'arracher les semelles ­ riffs, mélodies au couteau, mots sortant comme des b