Envoyé spécial à L'Isle-d'Abeau
A la nuit tombée, le bâtiment ressemble à un engin spatial échoué en rase campagne. Quand on s'en approche, la vaste structure de métal, de verre et de béton se révèle être un hangar baigné d'une lumière bleutée, où des créatures en combinaison plastique blanche déambulent se tordent et se figent au milieu d'étranges structures dressées çà et là tas d'éponge scintillants en paille de fer , cercle de tasses à café en porcelaine blanche, entassement d'échel-les et de casques de chantiers, tréteaux de bois couverts d'objets baroques et hétéroclites, animal de fourrures et de tissus noirs écorché vif suspendu aux crochets d'un pont roulant massif, néons aveuglants derrière des verres dépolis. Le tout sous l'oeil d'une sculpture noire et monumentale d'un Minotaure, monstre mythologique né des accouplements de la demi-déesse Pasiphaé et d'un taureau, et enfermé dans le labyrinthe de Cnossos.
Rugissement. Au ballet hésitant des créatures muettes, androïdes, répond sur l'écran géant qui ferme le fond de la halle celui, filmé, des images. Celles d'un robot prisonnier d'un labyrinthe, des vues prises par la sonde européenne Mars Express à la surface de la planète rouge, et de l'artiste en son atelier parisien en train de peindre un immense tableau (6 mètres sur 3), inquiétant, ironique et coloré, consacré au Minotaure, encore, et accroché sur un côté de la halle.
Tout l'édifice vibre des sonorités hypnotiques d'une bande-son de science-fiction, où percen