«Il paraît que les Ricains se la racontent, il faut les torpiller», fanfaronne Mokobé, rappeur du 113, qui animait en juillet la troisième édition du Quai 54, le rendez-vous estival du streetball en France. Sur le bord du terrain du XIIe arrondissement, le ton est donné. Pour la première fois, le tournoi parisien reçoit Terror Squad, l'équipe invaincue de son équivalent américain, l'EBC (Entertainment Basket Ball Championship). Passionnés de streetball depuis l'ère Jordan, Hammadoun Sidibé et Thibault de Longeville ont tout fait pour reconstituer l'ambiance du Rucker Park, le mythique playground de Harlem où, depuis trente ans, professionnels et amateurs s'affrontent tous les étés à New York. A Paris, les buildings sont moins hauts, mais, sinon, tout est là. Des gradins ont été installés sur chaque bord du terrain. Les grillades de cuisses de poulet enfument ses abords. Un DJ mixe les derniers hits du rap américain, des costauds de la sécurité interviennent à chaque fois que ça chauffe un peu trop entre les joueurs, et un rappeur vedette parraine une équipe. Une tradition que Greg Marius, membre fondateur des pionniers du rap, Sugar Hill Gang et organisateur de l'EBC, a mise en place depuis les débuts de son tournoi new-yorkais : «Au début des années 90, explique Thibault, cela ne suffisait plus d'être le groupe de rap en vogue, il fallait aussi être le parrain de l'équipe de basket de rue qui remportait tous les tournois.» Pour l'édition française, c'est Booba, Pit Baccardi
Quai 54, Paris se la joue Harlem
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par Stéphanie Binet
publié le 16 septembre 2005 à 3h43
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