Envoyé spécial à Saint-Sébastien
Il n'était pas un habitué des honneurs, plutôt abonné aux notules un rien méprisantes des dictionnaires du cinéma et surtout au travail ordinaire des galériens d'Hollywood, même s'il eut deux succès impressionnants - West Side Story, film aux dix oscars, puis la Mélodie du bonheur, record de recettes en 1965. Alors une intégrale de ses quarante films à Saint-Sébastien, un des festivals majeurs du circuit international !
Robert Wise ne goûtera pas cet honneur. Il a eu cette sorte d'élégance incroyable de quitter la scène juste avant le lever de rideau : il est mort mercredi à Los Angeles à 91 ans, dernier pied de nez dans une carrière d'une quarantaine d'années qui n'en fut pas avare.
Préjugés. Les festivaliers de la côte basque pourront quand même réévaluer sa filmographie à l'instar de ce que, grâce à la Filmoteca espanola, ils ont pu faire les années précédentes pour William Wellman, Gregory LaCava, Mikio Naruse ou Mitchell Leisen. Dans le cas Wise, ce ne sera pas un luxe. Dans son dictionnaire, David Thomson croit devoir expliquer que, prometteur à ses débuts, ce réalisateur a ensuite beaucoup déçu. Et dans cette note, il oublie les meilleurs films (Captive City, le Coup de l'escalier...), comme s'il ne les avait pas vus. Dans la première édition de 50 ans de cinéma américain, Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon sont victimes du même préjugé et des mêmes lacunes. Mais quatre ans plus tard, ils rectifient le tir lors de la réédition de