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Libération
Critique

Une bande originale nourrie d'inédits.

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CD. Folk, électrique, poète... la musique n'est jamais où on l'attend.
publié le 17 septembre 2005 à 3h43
(mis à jour le 17 septembre 2005 à 3h43)

Ce double CD s'appelle comme le film de Martin Scorsese, et son emballage proclame qu'il en est la BO. Les premiers mots du livret qui l'accompagne mettent cependant un bémol à cette affirmation, ou plutôt ils revendiquent une différence : «Ceci n'est pas une bande originale au sens traditionnel du terme».

«Les responsables de cette compilation (1) utilisent les chansons du film comme point de départ, dénichant des prises différentes, des enregistrements publics et des pistes qui n'avaient pas été gravées sur des disques, ce qui amplifie les séquences les plus importantes du film et évite de répéter les versions déjà disponibles.»

Il n'y a donc pratiquement que des inédits sur ce disque. La plupart des chansons sont connues mais leurs versions ici proposées jamais entendues.

When I Got Troubles, qui lance l'affaire, est un petit document vite coupé, enregistré au lycée par un copain de Robert Zimmerman en 1959. Le chanteur à la guitare n'a que 18 ans. La suite est d'abord folk, traditionnelle. Dans cette section, deux titres dominent, This Land is Your Land, l'hymne de Woody Guthrie, saisi en 1961 et chanté souffle court, confession de routard fatigué, par un Dylan d'à peine vingt ans. Et avec son rythme et sa profondeur, l'enregistrement de Dink's Song, réalisé à Minneapolis fin décembre 1961, prouve ensuite que le natif de Duluth possédait déjà tout l'art du folk-singer.

Est-ce pour cette raison qu'il ne tarde pas à changer son fusil d'épaule, à écrire ses propres chansons, d'