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Libération
Critique

Nancy fait réfléchir la lumière

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publié le 24 septembre 2005 à 3h48

C'est une exposition à la sortie de laquelle on propose au visiteur de répondre à un petit questionnaire, pour voir s'il a bien suivi. Question 9 : les illusions visuelles indiquent que : a) nos yeux ne fonctionnent pas correctement ; b) le monde n'est qu'une illusion ; c) les mécanismes de la perception sont complexes. Avant, on aurait volontiers répondu «b». Après, c'est sûr, on sait que l'affaire est un tantinet plus compliquée. Nous venons de passer deux bonnes heures en compagnie des Lumières, faisant tout le chemin qui va de l'observation à la raison, et retour.

Nancy rend hommage aux grands esprits du XVIIIe siècle, ennemis de l'obscurantisme, amis des sciences, avec un parcours conçu par le neurobiologiste et amateur d'art Jean-Pierre Changeux. C'est un joyeux mélange de science, d'art et de philo que le commissaire général de l'exposition aimerait avoir rendu «jubilatoire». Le fil rouge en est la lumière, des fondements de l'optique newtonienne jusqu'à l'étude de la perception visuelle. «La lumière au temps des Lumières», c'était tentant et pas inopportun, même si l'expo est parfois obligée de s'éloigner de son cap artificiel pour raconter le voyage de Bougainville ou les travaux de l'abbé Grégoire, fondateur du Conservatoire national des arts et métiers.

Emotion. Qu'y voit-on ? Des manuscrits, des tableaux, des gravures, des instruments scientifiques anciens, prêtés par les plus grandes institutions européennes. Qu'y ressent-on ? Pas exactement de la jubilation, plut