Entre rock énervé et textes intimes, les onze chansons de Mes dix doigts tombent dans la mare de la nouvelle scène française. Mais Tétard est le fruit d'une longue évolution.
Tout commence avec la soudaine révolte de David Tétard, jeune Parisien sortant d'études d'AES, contre une société étriquée. Il aurait pu devenir «bureautier» mais se choisit un autre destin. En 2002, à 27 ans, il sort son premier album, 12 pures chansons, enregistré en six jours, autoproduit avec 7500 euros de budget. Déjà, il jouit du soutien de son «père», Philippe Asmonino, le guitariste des Wampas. Envoyé à quelques journaux, le disque reçoit des encouragements. Quelque temps après, il figure sur la compilation Indétendances de la Fnac. 560 exemplaires sont vendus en quelques semaines.
A six mains. En 2005, Tétard n'est plus seulement David. Gérard Gacoin, batteur du groupe électro-surf Vegomatic, se greffe au projet (il avait participé au premier album). Puis Pierre Dubost, bassiste de Tarmac, s'enthousiasme pour le rock écorché de Tétard et vient rajouter sa patte.
Le trio se complète et se comprend. Ils signent donc Mes dix doigts à six mains. David Tétard ne chante que des chansons d'amour. Mais remplies de frustration, de doute, de haine et de peur de la routine, de l'ennui, de l'enfermement... du désamour. Il essaie de chanter le désenchantement avec des mots pas trop crus, pour laisser une petite porte ouverte sur l'espoir. Sa musique, le groupe la décrit comme «pas vraiment pop, pas vraiment