(envoyée spéciale à Toulouse)
Dans la fosse du musée des Abattoirs, un spectateur en costume clair tient tête à Agoraphobia, une sculpture géante de Franz West qui s'enroule dans l'air telle une volute couleur chewing-gum à la fraise. De loin, l'homme paraît aussi minuscule qu'un touriste au pied des Pyramides. De près, voici sir Norman Foster himself, qui, dans une seconde, tombera la veste et, d'un geste d'architecte, pianotera sur la dernière oeuvre en aluminium de l'artiste autrichien, éprouvant discrètement sa résistance.
Pépite visuelle. Son sourire d'enfant ébloui est comme un sésame au «Printemps de septembre» cru 2005, justement titré «Vertiges», et qui s'essaie à montrer l'art, non comme un effet de mode, mais comme quelque chose qui «nous aide à vivre», selon les mots de Jean-Marc Bustamante, son directeur artistique. C'est d'ailleurs ce désir de construction, à la fois personnelle et sensorielle, que l'on retiendra de cette édition aux multiples médias et aux vingt-cinq artistes, plutôt soignée dans sa mise en espace (commissaires, Jean-Pierre Criqui et Pascal Pique). A quelques exceptions près, ainsi Diane Thater et ses papillons du Mexique un peu perdus au Bazacle ou Stéphane Calais et son labyrinthe de pacotille, l'esprit des lieux a pas mal fonctionné dans la Ville rose, que l'écrivain Henry James trouvait en son siècle «moins pittoresque que son nom».
Premier de cordée, Jean-Pierre Bertrand et sa simplicité qui rend gaga. A la Maison éclusière, non loin de la G