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Libération
Critique

La communauté de David

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A Montargis, le travail de Girodet replacé dans son contexte.
publié le 29 septembre 2005 à 3h29

Après avoir acquis la Leçon de géographie (1803) au printemps dernier, Montargis vient de prêter plus de vingt oeuvres au Louvre. En ayant gardé une quinzaine sur place, le musée Girodet a eu la bonne idée de monter une exposition élargissant la perspective : faire comprendre la fièvre créatrice d'une communauté artistique, celle des élèves de David. Au total, près de 70 peintures et dessins, de François-Xavier Fabre, François Gérard, Antoine-Jean Gros, Jean-Baptiste Isabey, Jean-Baptiste Wicar sont mis en regard des tableaux, sanguines, esquisses de Girodet lui-même.

En parcourant l'exposition, on peut choisir quelques oeuvres d'élection : le Patrocle de David, le Peintre Isabey et sa fille Alexandrine de Gérard, quelques portraits peints par Fabre, Wicar ou Gros, ou une inquiétante promenade en barque signée Isabey. Mais l'impression d'ensemble est plus juste : comme en une série d'échos, d'image en image se répercute l'énergie qui animait les élèves de David, mis en concurrence par le maître sur les sujets antiques, les études anatomiques, les travaux allégoriques, les scènes d'histoire ou les portraits.

Tous ces élèves (ils furent plus d'une centaine à travailler dans le Grand Atelier) forment une communauté où l'art exalte la vigueur des âmes républicaines en peignant la fermeté des corps, où la radicalité des idées passe par la virilité des nus ou, chez Girodet particulièrement, la sensualité à fleur de peau.

Dans cette «Petite Sparte» que reconstitue le musée Girodet, l'