Pol Bury, le sculpteur du Palais-Royal, est mort. Celui des deux fontaines horizontales à boules métalliques, lentement mobiles, qui furent placées en 1985 sur le parvis de la cour d'Orléans, entre le Conseil constitutionnel et le ministère de la Culture à Paris, à peu près en même temps que les Mille Plateaux de Daniel Buren.
Né en 1922 en Wallonie, à Haine-Saint-Pierre, Pol Bury entre en 1938 à l'académie des beaux-arts de Mons, commence à peindre l'année suivante. En 1939, il adhère au groupe surréaliste du Hainaut (proche du trotskisme), que viennent de créer Chavée et Dumont, participant non sans polémiques aux activités du collectif bruxellois avec René Magritte dont Bury découvre le travail, ainsi que celui d'Yves Tanguy.
Abstraction. Pendant la guerre, cessant de peindre, il rejoint la Résistance. En 1946, le groupe du Hainaut explose. Pol Bury, reprenant la peinture, participe à l'exposition du surréalisme à Bruxelles. Mais déjà il préfère l'abstraction. Entre 1949 et 1951, il se rapproche d'Alechinsky et Dotremont, des turbulences bruxelloises de l'aventure Cobra. La rencontre des mobiles aériens de Calder lui fait abandonner la peinture. Ses premiers Plans mobiles, exposés à la galerie Apollo de Bruxelles en 1953, puis au sein de la fameuse exposition «le Mouvement» à la galerie Denise René (1955), sont des découpages géométriques en rotation sur un axe. Mobilisant d'abord l'activité des spectateurs, ils s'animent plus tard d'un moteur électrique.
En 1961, Pol Bury s